Idées reçues sur la Nouvelle Zélande (et la mobilité)

Idées reçues sur la Nouvelle Zélande (et la mobilité)

Quelles sont les idées reçues sur la Nouvelle-Zélande ? Pour cet article, Bacster.fr a interviewé Fabrice un frenchy qui habite depuis bientôt 3 ans à Torbay, dans les environs d’Auckland en Nouvelle-Zélande. Fabrice va nous partager sa réalité terrain du pays des Kiwi. Alors, prêt à lire une vision différente qui met à mal les idées reçues sur la Nouvelle-Zélande ? C’est parti pour un discours sans langue de bois, loin des clichés des guides de voyage ! Le tout avec le prisme Bacster : mobilité, écologie et culture.

1. La Nouvelle Zélande est le pays du van

Vrai.

Absolument ! Si il y a bien un pays du van, c’est la Nouvelle Zélande. Le nombre de « vanneurs » français, allemands et… locaux est impressionnant. Les installations sont conçus pour ce mode de transport. Il y a par contre certaines règles à respecter. Comme par exemple les endroits où passer la nuit (ou le nombre de nuits maximum). Sinon, en dehors du van il est possible de se déplacer pour les longues distances en train ou en bus mais c’est moins évident… Au niveau nouvelle mobilité urbaine, on peut trouver dans les « grandes » villes une offre de trottinette et, un peu plus rarement, de vélos électriques.

2. La Nouvelle-Zélande est à l’abri du changement climatique

Faux.

Si la Nouvelle-Zélande sera sans doute préservée de la hausse des températures, son littoral est attaqué par la montée des océans. Le nombre de maisons touchées par l’érosion est impressionnant, tout comme le nombre de glissements de terrain. Surtout dans le Northland (le Nord de l’île du Nord). La zone pacifique est également très susceptible d’être sujette aux cyclones et ouragans, comme celui de Janvier 2023. Le gouvernement néo-zélandais a tardivement pris conscience du sujet en établissant un plan d’urgence face au changement climatique.

3. Idées reçues sur la Nouvelle Zélande : les Néo-Zélandais sont polis

Faux.

Les guides de voyage vantent parfois la politesse du Kiwi et son côté “friendly”. Le néo-zélandais devrait, par exemple selon le guide Lonely Planet, vous parler spontanément dans les files d’attente des supermarchés. Quelle blague. Le Néo-Zélandais est plutôt rustre, ne vous dira presque jamais « bonjour » spontanément, même en balade dans les montagnes. Ne parlons pas de sur la route, où vous laisser passer relève du miracle. Sans compter que la voiture est reine, et le piéton a souvent l’obligation de céder le passage à la voiture, impensable en Europe. Pourtant, le Kiwi se montre plutôt généreux. Par exemple, nous avons eu un énorme pot de miel de Manuka en cadeau offert par le Kiwi devant nous qui avait acheté le dernier et qui nous a vu nous désoler. Et ce n’est qu’un des exemples.

4. En Nouvelle-Zélande, tout est extra clean

Vrai et Faux.

Alors, c’est vrai et faux. Il y a des choses très nickel, voire aseptisées. Par exemple, les toilettes publiques sont nombreuses et ultra propres. Cependant, ce n’est pas le cas pour tout. L’hygiène au restaurant n’est parfois pas formidable (laver la table entre les clients n’est pas systématique). On est également dans une ancienne colonie britannique où les logements ont tous (sans exceptions) de la moquette au sol. Elle est la plupart du temps hors du temps et avec une bonne odeur de… vieille moquette !

5. Idées reçues sur la Nouvelle Zélande : les Néo-Zélandais sont tous écolos

Faux.

Il faut déjà savoir que pas mal des “attractions” naturelles sont privées. Les îles, les zones volcaniques, les vieux villages, les grottes, etc. Cela donne aussitôt un côté Disneyland, mais également des catastrophes humaines comme avec l’île de White Island (Whakaari) où 18 personnes sont décédées lors d’une éruption volcanique. Il ne faut pas confondre conservation et écologie. Les Néo-Zélandais sont très forts pour essayer de protéger leur faune et flore en mettant en place des programmes de conservation. Pas mal de mesures sont en place pour éviter la propagation d’espèces invasives. Au niveau individuel, on ne le ressent pas. Le 4×4 est roi, on est dans l’abondance, et l’individuel est partout. La distribution de sacs plastiques a été arrêtée plus tardivement qu’en Europe dans les supermarchés.

L’eau est également un paradoxe dans le pays. Il y a de l’eau partout dans le pays. Mais il reste des enjeux de salubrité et d’approvisionnement de l’eau dans certaines régions. D’un autre côté, il y a des baignoires d’extérieure dans énormément de logements. Et dans les mêmes logements des avis d’utilisation précautionneuse de l’eau…

Il faut également se dire que le Néo-Zélandais est très porté sur la chasse et la pêche. Les activités étant assez limitées ici, surtout dans les campagnes, on est sur un sport national…. Le tout est très réglementé en nombre de prise/taille, mais il n’est pas rare de voir des pêcheurs passer au tribunal pour avoir attrapé autant de poissons qu’il le pouvait. Just for fun.

6. En Nouvelle-Zélande, je vais voir plein d’animaux

Vrai et Faux.

En Nouvelle-Zélande, vous allez voir beaucoup (beaucoup) d’oiseaux. Les magnifiques Tui, Pukeko et autres Kea. Niveau mammifère, on sera plus sur du mouton et de la vache… Chose assez étonnante, la Nouvelle Zélande compte plus de 7 Millions de Possums. C’est une sorte de petit lémurien très joli mais qui attaque les oiseaux et les arbres. Ils sont tellement nombreux que vous pourrez, malheureusement, en voir des quantités écrasées sur le bord des routes.

7. En Nouvelle-Zélande, je vais rencontrer un Kiwi

Vrai et Faux.

Voir un Kiwi (l’oiseau) est quasiment impossible. “Not in this lifetime,” comme dirait Axl Rose… Le Kiwi ici, ce sont également les habitants de la Nouvelle-Zélande. Pour échanger avec eux, mieux vaut avoir des affaires à faire avec eux ou avoir de la chance. En effet, les spécimens sympathiques sont plutôt rares. Enfin, le Kiwi, c’est également le fruit. Ils ont même une ville se vantant d’être la capitale. En dehors de la saison, votre Kiwi de supermarché ne sera pas terrible. Soyez patient et achetez-le au bord de la route quand c’est l’époque.

8. Idées reçues sur la Nouvelle Zélande : En Nouvelle-Zélande, les routes sont sûres

Faux.

Les Kiwis ne respectent pas les limitations de vitesse. Régulièrement, vous allez vous retrouver avec un qui va vous coller les fesses pendant plusieurs kilomètres avant de vous dépasser dangereusement si vous n’avez pas de bande de passage. Les vanneurs (français pour la plupart) sont également des dangers publics pour certains. La conduite à gauche et les premiers jours à bord d’un van sont souvent les plus difficiles. Garez-vous loin de ce type d’engin sur les parkings si vous êtes un automobiliste classique !

9. La culture Maorie est omniprésente en Nouvelle-Zélande

Faux.

Pour les touristes pensant que La culture Maorie c’est quelque chose en Nouvelle-Zélande, ils seront déçus. Nous venons de la Polynésie française où la culture polynésienne est très visible. Il n’en est rien en Nouvelle-Zélande au quotidien. Les Maoris sont bien sûr présents et la langue Maori est même langue nationale (contrairement à l’anglais !). Mais il y a une impression un peu bizarre. En tant qu’étranger on a l’impression que ce qui reste de réel dans l’espace public est mineur. Exception du nom des villes/villages et de bonjour/bienvenue. Il existe par exemple des « maraes » en Nouvelle-Zélande. Il s’agit de lieux de rencontre personnifiés par une maison, généralement récente, de “style maori.” Toutefois, ils sont souvent vides et pas grand-chose ne s’y passe au quotidien.

Si vous passez à Rotorua, on vous proposera certainement des « spectacles maoris ». Si vous êtes adeptes des spectacles payants dans des sites privés où les spectacles s’enchaînent devant une meute de touristes en short, peut-être y trouverez-vous votre compte de culture maorie. Il faut également comprendre que les « blancs » et les « maoris » ne se mélange que peu. Sans compter que le 21eme siècle a très largement lissé pas mal d’aspects devenus plus éléments folkloriques que du quotidien. Reste certains signes d’appartenance comme les tatouages au visage ou les « gangs ». Bref, le sujet est complexe, il faut vivre ici pour le ressentir.

10. Idées reçues sur la Nouvelle Zélande : En Nouvelle-Zélande il n’y a pas de racisme

Faux.

Malheureusement, le racisme est partout dans le monde. La Nouvelle-Zélande ne fait pas exception. Comme expliqué précédemment, le sujet est complexe ici. Il faut prendre en compte l’histoire du pays et l’antagonisme qui en résulte. On va ainsi parfois avoir des profanations de cimetières, des graffitis, des remarques, des ressentis, des problèmes dans les écoles, etc. entre les Maoris et les « blancs ».

La fête nationale est un exemple criant des tensions sous jacente. Le traité de Waitangi est le document fondateur de la Nouvelle Zélande d’aujourd’hui. Il en résulte le Waitangi Day, jour de la signature et fête nationale. Dans les faits il est symptomatique des tensions entre les communautés. Toutefois, le racisme ici reste néanmoins un sujet mineur comparé à la France ou l’europe de façon plus large.

11. Auckland est la meilleure ville du monde pour concilier travail et vie personnelle

Vrai.

Une des idées reçues sur la Nouvelle Zélande qui est exacte ! Auckland est la seule grosse ville de Nouvelle-Zélande. Dans le sens 1,6M d’habitants (sur un total de 5M). Il est possible d’avoir une maison qui regarde la mer (comme un peu partout dans le pays) mais avec les avantages de la vie urbaine (plusieurs endroits pour sortir, proximité de parcs, du boulot, etc). Par contre, la contrepartie c’est que tu peux avoir des bouchons et… le temps est assez moche. Il fait jamais froid mais il flotte super souvent. C’est dans une cuvette. En conclusion, ca serait super sympa si il ne flottait pas autant !

12. Les plus beaux paysages sont en Nouvelle-Zélande

Vrai.

Évidemment. Il existe peu de pays où l’eau, les côtes et les terres sont aussi variés. Certains paysages sont incroyablement beaux, et beaucoup d’endroits sont encore vierges. La diversité des paysages, des côtes aux montagnes, fait de la Nouvelle-Zélande un joyau naturel incomparable !!!

Merci, Fabrice pour cette interview. Et n’oubliez pas de consommer local dans vos voyages !